Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°2039)

Partie : Partie 5, chapitre 1

Comme Rosalie revenait annoncer que Madame était servie, elle la gronda vivement. La petite bonne baissait la tête, en murmurant que c'était bien vrai, qu'elle aurait dû veiller sur Mademoiselle. Puis, pour calmer Madame, elle l'aida à se déshabiller. Bon Dieu ! Madame était dans un joli état ! Jeanne suivait les vêtements qui tombaient un à un, comme si elle les eût interrogés, en s'attendant à voir glisser de ces linges trempés de boue les choses qu'on lui cachait. Le cordon d'un jupon surtout ne voulait pas céder ; Rosalie dut travailler un instant pour en défaire le nœud ; et l'enfant se rapprocha, attirée, partageant l'impatience de la bonne, se fâchant contre ce nœud, prise de la curiosité de savoir comment il était fait. Mais elle ne put rester, elle se réfugia derrière un fauteuil, loin des vêtements dont la tiédeur l'importunait. Elle tournait la tête. Jamais sa mère changeant de robe ne l'avait gênée ainsi.

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