Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°2059)

Partie : Partie 5, chapitre 1

Cependant, à côté, dans la chambre, Hélène marchait. Un singulier besoin de mouvement la tenait debout, la pensée de se coucher lui était insupportable. Elle regarda la pendule ; neuf heures moins vingt, qu'allait-elle faire ? Elle fouilla dans un tiroir, ne se souvint plus de ce qu'elle cherchait. Puis, elle s'approcha de la bibliothèque, jeta un coup d'œil sur les livres, sans se décider, ennuyée par la seule lecture des titres. Le silence de la chambre bourdonnait à ses oreilles ; cette solitude, cet air lourd lui devenaient une souffrance. Elle aurait souhaité du bruit, du monde, quelque chose qui la tirât d'elle-même. A deux reprises, elle écouta à la porte de la petite pièce où Jeanne ne mettait pas un souffle. Tout dormait, elle tourna encore, déplaçant et replaçant les objets qui lui tombaient sous la main. Mais elle eut une pensée brusque, elle songeait que Zéphyrin devait être encore avec Rosalie. Alors, soulagée, heureuse à l'idée de n'être plus seule, elle se dirigea vers la cuisine, en traînant ses pantoufles.

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