Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°2134)

Partie : Partie 5, chapitre II

Il ne se permettait pas des allusions plus claires. Jeanne, vivement, répondait que la tisane la dégoûtait ; on lui en faisait trop boire. Pourtant, des fois, elle consentait à ce que monsieur Rambaud tournât autour d'elle, comme une mère ; il lui glissait un oreiller sous les épaules, lui donnait sa potion qu'elle allait oublier, la soutenait dans la chambre, pendue à son bras. C'étaient des gâteries qui les attendrissaient tous deux. Comme Jeanne le disait avec ses regards profonds dont la flamme troublait tant le bonhomme, ils jouaient au papa et à la petite fille, pendant que sa mère n'était pas là. Tout d'un coup, des tristesses les prenaient, ils ne parlaient plus, s'examinant à la dérobée, avec de la pitié l'un pour l'autre.

?>