Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°2396)

Partie : Partie 5, chapitre V

Hélène, lentement, s'était relevée. A terre, ses deux genoux restaient marqués sur la neige. Enveloppée d'un large manteau sombre, bordé de fourrure, elle semblait très grande, les épaules superbes dans tout ce blanc. La barrette de son chapeau, une tresse de velours noir, lui mettait au front l'ombre d'un diadème. Elle avait retrouvé son beau visage tranquille, ses yeux gris et ses dents blanches, son menton rond, un peu fort, qui lui donnait un air raisonnable et ferme. Lorsqu'elle tournait la tête, son profil prenait de nouveau une pureté grave de statue.Le sang dormait sous la pâleur reposée des joues, on la sentait rentrée dans la hauteur de son honnêteté. Deux larmes avaient roulé de ses paupières, son calme était fait de sa douleur ancienne. Et elle se tenait debout, devant le tombeau, une simple colonne, où le nom de Jeanne était suivi de deux dates, mesurant la courte existence de la petite morte de douze ans.

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