Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°363)

Partie : Partie 1, chapitre IV

Cependant, madame Deberle avait repris sa broderie comme maintien. Elle faisait deux points toutes les minutes. Hélène, qui ne pouvait rester inoccupée, demanda la permission d'apporter de l'ouvrage, une autre fois. Et, prise d'un léger ennui, elle se tourna, elle examina le pavillon japonais. Les murs et le plafond étaient tendus d'étoffes brochées d'or, avec des vols de grues qui s'envolaient, des papillons et des fleurs éclatantes, des paysages où des barques bleues nageaient sur des fleuves jaunes. Il y avait des sièges et desjardinières de bois de fer, sur le sol des nattes fines, et, encombrant des meubles de laque, tout un monde de bibelots, petits bronzes, petites potiches, jouets étranges bariolés de couleurs vives. Au fond, un grand magot en porcelaine de Saxe, les jambes pliées, le ventre nu et débordant, éclatait d'une gaieté énorme en branlant furieusement la tête, à la moindre poussée.

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