Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°528)

Partie : Partie 2, chapitre 1

L'enveloppe portait bien son nom et son adresse, d'une grosse écriture paysanne, avec des jambages qui se culbutaient comme des capucins de cartes. Et dès qu'elle fut parvenue à comprendre, arrêtée à chaque ligne par des tournures et une orthographe extraordinaires, elle eut unnouveau sourire. C'était une lettre de la tante de Rosalie, qui lui envoyait Zéphyrin Lacour, tombé au sort " malgré deux messes dites par monsieur le curé ". Alors, attendu que Zéphyrin était l'amoureux de Rosalie, elle priait Madame de permettre aux enfants de se voir le dimanche. Il y avait trois pages où cette demande revenait dans les mêmes termes, de plus en plus embrouillés, avec un effort constant de dire quelque chose qui n'était pas dit. Puis, avant de signer, la tante semblait avoir trouvé tout d'un coup, et elle avait écrit : " Monsieur le curé le permet ", en écrasant sa plume au milieu d'un éclaboussement de pâtés.

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