Une page d'amour

Une page d'amour (paragraphe n°618)

Partie : Partie 2, chapitre 1

Elle venait d'éprouver, en face d'eux, cet attendrissement qui, déjà une fois, lui avait fait oublier son rigorisme. Ils étaient si heureux, dans cette cuisine ! Le rideau de cotonnade, à demi tiré, laissait entrer le soleil couchant. Les cuivres incendiaient le mur du fond, éclairant d'un reflet rose le demi-jour de la pièce. Et là, dans cette ombre dorée, ils mettaient tous les deux leurs petites faces rondes, tranquilles et claires comme des lunes. Leurs amours avaient une certitude si calme, qu'ils ne dérangeaient pas le bel ordre des ustensiles. Ils s'épanouissaient aux bonnes odeurs des fourneaux, l'appétit égayé, le cœur nourri.

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