Germinal – 134

C’était une salle assez vaste, tenant tout le rez-de-chaussée, peinte en vert pomme, d’une propreté flamande, avec ses dalles lavées à grande eau et semées de sable blanc. Outre le buffet de sapin verni, l’ameublement consistait en une table et des chaises dumême bois. Collées sur les murs, des enluminures violentes, les portraits de l’empereur et de l’impératrice donnés par la Compagnie, des soldats et des saints, bariolés d’or, tranchaient crûment dans la nudité claire de la pièce ; et il n’y avait d’autres ornements qu’une boite de carton rose sur le buffet, et que le coucou à cadran peinturluré, dont le gros tic-tac semblait remplir le vide du plafond. Près de la porte de l’escalier, une autre porte conduisait à la cave. Malgré la propreté, une odeur d’oignon cuit, enfermée depuis la veine, empoisonnait l’air chaud, cet air alourdi, toujours chargé d’une âcreté de houille.