Germinal – 1668

Ce soir-là, au crépuscule, sur la route de Réquillart, Jeanlin, accompagné de ses inséparables, Bébert et Lydie, faisait le guet. Il s’était embusqué dans un terrain vague, derrière une palissade, en face d’une épicerie borgne, plantée de travers à l’encoignure d’un sentier. Une vieille femme, presque aveugle, y étalait trois ou quatre sacs de lentilles et de haricots, noirs de poussière ; et c’était une antique morue sèche, pendue à la porte, chinée de chiures de mouche, qu’il couvait de ses yeux minces. Déjà deux fois, il avait lancé Bébert, pour aller la décrocher. Mais, chaque fois, du monde avait paru, au coude du chemin. Toujours des gêneurs, on ne pouvait pas faire ses affaires !