Germinal – 1669

Un monsieur à cheval déboucha, et les enfants s’aplatirent au pied de la palissade, en reconnaissant monsieur Hennebeau. Souvent, on le voyait ainsi par les routes, depuis la grève, voyageant seul au milieu des corons révoltés, mettant un courage tranquille à s’assurer en personne de l’état du pays. Et jamais une pierre n’avait sifflé à ses oreilles, il ne rencontrait que des hommessilencieux et lents à le saluer, il tombait le plus souvent sur des amoureux, qui se moquaient de la politique et se bourraient de plaisir, dans les coins. Au trot de sa jument, la tête droite pour ne déranger personne, il passait, tandis que son cœur se gonflait d’un besoin inassouvi, à travers cette goinfrerie des amours libres. Il aperçut parfaitement les galopins, les petits sur la petite, en tas. Jusqu’aux marmots qui déjà s’égayaient à frotter leur misère ! Ses yeux s’étaient mouillés, il disparut, raide sur la selle, militairement boutonné dans sa redingote.