Germinal – 1696

On y était. Au bout d’un kilomètre, le boyau s’élargissait, on tombait dans une partie de voie admirablement conservée. C’était le fond de l’ancienne voie de roulage, taillée à travers banc, pareille à une grotte naturelle. Il avait dû s’arrêter, il voyait de loin l’enfant qui venait de poser sa chandelle entre deux pierres, et qui se mettait à l’aise, l’air tranquille et soulagé, en homme heureux de rentrer chez lui. Une installation complète changeait ce bout de galerie en une demeure confortable. Par terre, dans un coin, un amas de foin faisait une couche molle ; sur d’anciens bois, plantés en forme de table, il y avait de tout, du pain, des pommes, des litres de genièvre entamés : une vraiecaverne scélérate, du butin entassé depuis des semaines, même du butin inutile, du savon et du cirage, volés pour le plaisir du vol. Et le petit, tout seul au milieu de ces rapines, en jouissait en brigand égoïste.