Germinal – 1887

Péniblement, Catherine s’était décidée à emplir sa berline ; puis, elle la poussa. La galerie était trop large pour qu’elle pût s’arc-bouter aux deux côtés des bois, ses pieds nus se tordaient dans les rails, où ils cherchaient un point d’appui, pendant qu’elle filait avec lenteur, les bras raidis en avant, la taille cassée. Et, dès qu’elle longeait le corroi, le supplice du feu recommençait, la sueur tombait aussitôt de tout son corps, en gouttes énormes, comme une pluie d’orage. A peine au tiers du relais, elle ruissela, aveuglée, souillée elle aussi d’une boue noire. Sa chemiseétroite, comme trempée d’encre, collait à sa peau, lui remontait jusqu’aux reins dans le mouvement des cuisses ; et elle en était si douloureusement bridée, qu’il lui fallut lâcher encore la besogne.