Germinal – 1890

Mais un désespoir lui vint, elle n’était pas soulagée, d’être nue. Quoi ôter encore ? Le bourdonnement de ses oreilles l’assourdissait, il lui semblait sentir un étau la serrer aux tempes. Elle tomba sur les genoux. La lampe, calée dans le charbon de la berline, lui parut s’éteindre. Seule, l’intention d’en remonter la mèche surnageait, au milieu de ses idées confuses. Deux fois elle voulut l’examiner, et les deux fois, à mesure quelle la posait devant elle, par terre, elle la vit pâlir, comme si elle aussi eût manqué de souffle. Brusquement, la lampe s’éteignit. Alors, tout roula au fond des ténèbres, une meule tournait dans sa tête, son cœur défaillait, s’arrêtait de battre, engourdi à son tour par la fatigue immense qui endormait ses membres. Elle s’était renversée, elle agonisait dans l’air d’asphyxie, au ras du sol.