Germinal – 2102

Monsieur Hennebeau s’était mis devant la fenêtre de son cabinet, pour voir partir la calèche qui emmenait sa femme déjeuner à Marchiennes. Il avait suivi un instant Négrel trottant près de la portière ; puis, il était revenu tranquillement s’asseoir à son bureau. Quand ni sa femme ni son neveu ne l’animaient du bruit de leur existence, la maison semblait vide. Justement, ce jour-là, le cocher conduisait Madame ; Rose, la nouvelle femme de chambre, avait congé jusqu’à cinq heures ; et il ne restait qu’Hippolyte, le valet de chambre, se traînant en pantoufles par les pièces, et que la cuisinière, occupée depuis l’aube à se battre avec ses casseroles, tout entière au dîner que ses maîtres donnaient le soir. Aussi, monsieur Hennebeau se promettait-il une journée de gros travail, dans ce grand calme de la maison déserte.