Germinal – 2288

Cette mutilation affreuse s’était accomplie dans une horreur glacée. Ni Etienne, ni Maheu, ni les autres n’avaient eu le temps d’intervenir : ils restaient immobiles, devant ce galop de furies. Sur la porte de l’estaminet Tison, des têtes se montraient, Rasseneur blême de révolte, et Zacharie, et Philomène, stupéfiés d’avoir vu. Les deux vieux, Bonnemort et Mouque, très graves, hochaient la tête. Seul, Jeanlin rigolait, poussait du coude Bébert, forçait Lydie à lever le nez. Mais les femmes revenaient déjà, tournant sur elles-mêmes,passant sous les fenêtres de la Direction. Et, derrière les persiennes, ces dames et ces demoiselles allongeaient le cou. Elles n’avaient pu apercevoir la scène, cachée par le mur, elles distinguaient mal, dans la nuit devenue noire.