Germinal – 471

Etienne alla jusqu’à la porte, remerciant le mineur qui partait ; mais celui-ci hochait la tête, sans ajouter un mot, et le jeune homme le regarda monter péniblement le chemin du coron. Madame Rasseneur, en train de servir des clients, venait de le prier d’attendre une minute, pour qu’elle le conduira à sa chambre, où il se débarbouillerait. Devait-il rester ? Une hésitation l’avait repris, un malaise qui lui faisait regretter la liberté des grandes routes, la faim au soleil, soufferte avec la joie d’être son maître. Il lui semblait qu’il avait vécu là des années, depuis son arrivée sur le terri, au milieu des bourrasques, jusqu’aux heures passées sous la terre, à plat ventre dans les galeries noires. Et il lui répugnait de recommencer, c’étaitinjuste et trop dur, son orgueil d’homme se révoltait, à l’idée d’être une bête qu’on aveugle et qu’on écrase.