La Maheude, au lieu de faire le tour, coupa tout droit, à travers les jardins, de peur de la Levaque ne l’appelât. Justement, son jardin s’adossait à celui des Pierron ; et il y avait, dans le treillage délabré qui les séparait, un trou par lequel on voisinait. Le puits commun était là,desservant quatre ménages. A côté, derrière un bouquet de lilas chétifs, se trouvait le carin, une remise basse, pleine de vieux outils, et où l’on élevait, un à un, les lapins qu’on mangeait les jours de fête. Une heure sonna, c’était l’heure du café, pas une âme ne se montrait aux portes ni aux fenêtres. Seul, un ouvrier de la coupe à terre, en attendant la descente, bêchait son coin de légumes, sans lever la tête. Mais, comme la Maheude arrivait en face, à l’autre corps de bâtiment, elle fut surprise de voir paraître, devant l’église, un monsieur et deux dames. Elle s’arrêta une seconde, elle les reconnut : c’était madame Hennebeau, qui faisait visiter le coron à ses invités, le monsieur décoré et la dame en manteau de fourrure.