Germinal – 950

Le dimanche bouleversait les heures du lever, chez les Maheu. Tandis que le père, à partir de cinq heures, s’enrageait au lit, s’habillait quand même, les enfants faisaient jusqu’à neuf heures la grasse matinée. Ce jour-là, Maheu alla fumer une pipe dans son jardin, finit par revenir manger une tartine tout seul, en attendant. Il passa ainsi la matinée, sans trop savoir à quoi : il raccommoda le baquet qui fuyait, colla sous le coucou un portrait du prince impérial qu’on avait donné aux petits. Cependant, les autres descendaient un à un, le père Bonnemort avait sorti une chaise pour s’asseoir au soleil, la mère et Alzire s’étaient mises tout de suite à la cuisine. Catherine parut, poussant devant elle Lénore et Henri qu’elle venait d’habiller ; et onze heures sonnaient, l’odeur du lapin qui bouillait avec des pommes de terre emplissait déjà lamaison, lorsque Zacharie et Jeanlin descendirent les derniers, les yeux bouffis, bâillant encore.