La Débâcle – 1004

Jean, tout de suite, avec son flair, trouva le 106e, dont les tentes s’alignaient sur la pente du plateau, derrière le cimetière. La nuit était presque tombée ; mais on distinguait encore, par grandes masses, l’amas sombre des toitures de la ville, puis, au-delà, Balan et Bazeilles, dans les prairies qui se déroulaient jusqu’à la ligne des coteaux, de Remilly à Frénois ; tandis que, sur la gauche, s’étendait la tache noire du bois de la Garenne, et que, sur la droite, en bas, luisait le large ruban pâle de la Meuse. Un instant, Maurice regarda cet immense horizon s’anéantir dans les ténèbres.