La Débâcle – 1109

N’était-ce point l’empereur, avec tout un état-major ? Il hésitait, bien qu’il se vantât de le connaître, depuis qu’il avait failli lui parler, à Baybel ; puis, il resta béant. C’était bien Napoléon III, qui lui apparaissait plus grand, à cheval, et les moustaches si fortement cirées, les joues si colorées, qu’il le jugea tout de suite rajeuni, fardé comme un acteur. Sûrement, il s’était fait peindre, pour ne pas promener, parmi son armée, l’effroi de son masque blême, décomposé par la souffrance, au nez aminci, aux yeux troubles. Et, averti dès cinq heures qu’on se battait à Bazeilles, il était venu, de son air silencieux et morne de fantôme, aux chairs ravivées de vermillon.