Tout, pour lui, depuis qu’il entendait la canonnade, se trouvait effacé : les lenteurs, les incertitudes de la marche, la démoralisation des troupes, le désastre de Beaumont, l’agonie dernière de la retraite forcée sur Sedan. Puisqu’on se battait, est-ce que la victoire n’était pas certaine ? Il n’avait rien appris ni rien oublié, il gardait son mépris fanfaron de l’ennemi, son ignorance absolue des conditions nouvelles de la guerre, son obstinée certitude qu’un vieux soldat d’Afrique, de Crimée et d’Italie ne pouvait pas être battu. Ce serait vraiment trop drôle, de commencer à son âge !