La Débâcle – 1409

Le canon grondait, il savait bien que d’un instant à l’autre la besogne allait arriver, des voitures pleines de chair saignante ; et il installait violemment la grande salle encore vide. Puis, sous le hangar, ce furent d’autres préparatifs : les caisses de pansement et de pharmacie rangées, ouvertes sur une planche, des paquets de charpie, des bandes, des compresses, des linges, desappareils à fractures ; tandis que, sur une autre planche, à côté d’un gros pot de cérat et d’un flacon de chloroforme, les trousses s’étalaient, l’acier clair des instruments, les sondes, les pinces, les couteaux, les ciseaux, les scies, un arsenal, toutes les formes aiguës et coupantes de ce qui fouille, entaille, tranche, abat. Mais les cuvettes manquaient.