La Débâcle – 1476

Henriette eut un soupir de profond soulagement. Enfin, on marchait donc ! Elle les suivit, espérant arriver avec eux, prête à courir, s’ils couraient. Mais, de nouveau déjà, on s’était arrêté. A présent, les projectiles pleuvaient, il allait falloir, pour réoccuper Bazeilles, reconquérir chaque mètre de la route, s’emparer des ruelles, des maisons, des jardins, à droite et à gauche. Les premiers rangs avaient ouvert le feu, on n’avançait plus que par saccades, les moindres obstacles faisaient perdre de longues minutes. Jamais elle n’arriverait, si elle restait ainsi en queue, attendant la victoire. Et elle se décida, se jeta à droite, entre deux haies, dans un sentier qui descendait vers les prairies.