La Débâcle – 1575

Cela ne dura pas trois secondes. Weiss, dont le binocle avait glissé, dans les adieux, venait de le remettre vivement sur son nez, comme s’il avait voulu bien voir la mort en face. Il recula, s’adossa contre le mur, en croisant les bras ; et, dans son veston en lambeaux, ce gros garçon paisible avait une figure exaltée, d’une admirable beauté de courage. Près de lui, Laurent s’était contenté de fourrer les mains dans ses poches. Il semblait indigné de la cruelle scène, de l’abomination de ces sauvages qui tuaient les hommes sous les yeux de leurs femmes. Il se redressa, les dévisagea, leur cracha d’une voix de mépris :