La Débâcle – 1580

Une dernière fois, Henriette aperçut au loin sa petite maison dont les planchers s’écroulaient, au milieu d’un tourbillon de flammèches. Toujours, elle revoyait, en face, le long du mur, le corps de son mari. Mais un nouveau flot l’avait reprise, les clairons sonnaient la retraite, elle fut emportée, sans savoir comment, parmi les troupes qui se repliaient. Alors, elle devint une chose, une épave roulée, charriée dans un piétinement confus de foule, coulant à pleine route. Et elle ne savait plus, elle finit par se retrouver à Balan, chez des gens qu’elle ne connaissait pas, et elle sanglotait dans une cuisine, la tête tombée sur une table.