La Débâcle – 1612

Maurice et Jean avaient eu la chance de rencontrer une haie, derrière laquelle ils purent galoper sans être vus. Une balle pourtant y troua la tempe d’un de leurs camarades, qui tomba dans leurs jambes. Ils durent l’écarter du pied. Mais les morts ne comptaient plus, il y en avait trop. L’horreur du champ de bataille, un blessé qu’ils aperçurent, hurlant, retenant à deux mains ses entrailles, un cheval qui se traînait encore, les cuisses rompues, toute cette effroyable agonie finissait par ne plus les toucher. Et ils ne souffraient que de l’accablante chaleur du soleil de midi qui leur mangeait les épaules.