La Débâcle – 1642

Enfin, les deux batteries de l’artillerie de réserve arrivaient. Ce fut pour les hommes anxieux un soulagement immense, comme si ces canons étaient le rempart, le salut, la foudre qui allait faire taire, là-bas, les canons ennemis. Et c’était d’ailleurs superbe, cette arrivée correcte des batteries, dans leur ordre de bataille, chaque pièce suivie de son caisson, les conducteurs montés sur les porteurs, tenant la bride des sous-verges, les servants assis sur les coffres, les brigadiers et les maréchaux des logis galopant à leur place réglementaire. On les aurait dits à la parade, soucieux de conserver leurs distances, tandis qu’ils s’avançaient d’un train fou, au travers des chaumes, avec un sourd grondement d’orage.