La Débâcle – 1728

Et, pleurant de rage, Maurice, resté seul avec Jean évanoui, l’empoigna dans ses bras, voulut l’emporter. Mais, en effet, il était trop faible, chétif, épuisé de fatigue et d’angoisse. Tout de suite, il chancela, tomba avec son fardeau. Si encore il avait aperçu quelque brancardier ! Il cherchait de ses regards fous, croyait en reconnaître parmi les fuyards, faisait de grands gestes. Personne ne revenait. Il réunit ses dernières forces, reprit Jean, réussit à s’éloigner d’une trentaine de pas ; et, un obus ayant éclaté près d’eux, il crut que c’était fini, qu’il allait mourir, lui aussi, sur le corps de son compagnon.