La Débâcle – 2006

Tous alors voulurent savoir, poussèrent jusqu’à l’habitation ; et ce qu’ils virent les renseigna : les portes et les fenêtres du rez-de-chaussée avaient dû être enfoncées à coups de crosse, les ouvertures bâillaient sur les pièces tandis que des meubles, jetés dehors, gisaient sur le gravier de bas du perron. Il y avait surtout là tout un meuble de salon bleu ciel, le canapé et les douze fauteuils, rangés au petit bonheur, pêle-mêle, autour d’un grand guéridon, dont le marbre blanc s’était fendu. Et des zouaves, des chasseurs, des soldats de la ligne, d’autres appartenant à l’infanterie de marine, couraient derrière les bâtiments et dans l’allée, lâchant des coups de feu sur le petit bois d’en face, par-dessus le vallon.