La Débâcle – 2386

Jean, qui se calmait, proposa les carrières. Elles n’étaient pas à plus de trois cents mètres, il y avait là des trous cachés, où l’on pouvait allumer du feu, sans être vu. Mais, quand ils y furent, toutes sortes de difficultés se présentèrent. D’abord, la question du bois ; et heureusement qu’ils découvrirent la brouette d’un cantonnier, dont Lapoulle fendit les planches, à coups de talon. Ensuite, ce fut l’eau potable qui manquait absolument. Dans la journée, le grand soleil avait séché les petits réservoirs naturels d’eau de pluie. Il existait bien une pompe, mais elle était trop loin, au château de la Tour à Glaire, et l’on y faisait queue jusqu’à minuit, heureux encore lorsqu’un camarade, dans la bousculade, ne renversait pas du coude votre gamelle. Quant aux quelques puits du voisinage, ils étaient taris depuis deux jours, on n’en tirait plus que de la boue. Restait seulement l’eau de la Meuse, dont la berge se trouvait de l’autre côté de la route.