Chaque jour, maintenant, il y avait des départs de prisonniers, des colonnes de mille à douze cents hommes, qu’on dirigeait sur les forteresses de l’Allemagne. L’avant-veille, ils avaient vu, devant le poste prussien, un convoi d’officiers et de généraux qui allaient, à Pont-à-Mousson, prendre le chemin de fer. C’était, chez tous, une fièvre, une furieuse envie de quitter cet effroyable Camp de la Misère. Ah ! si leur tour pouvait être venu ! Et, quand ils retrouvèrent le 106e toujours campé sur la berge, dans le désordre croissant de tant de souffrances, ils en eurent un véritable désespoir.