La Débâcle – 2468

Lorsqu’ils traversèrent Bazeilles, Jean et Maurice songèrent à Weiss, cherchèrent les cendres de la petite maison, si vaillamment défendue. On leur avait conté, au Camp de la Misère, la dévastation du village, les incendies, les massacres ; et ce qu’ils voyaient dépassait les abominations rêvées. Après douze jours, les tas de décombres fumaient encore. Des murs croulants s’étaient abattus, il ne restait pas dix maisons intactes. Mais ce qui les consola un peu, ce fut de rencontrer des brouettes, des charrettes pleines de casques et de fusils bavarois, ramassés après la lutte. Cette preuve qu’on en avait tué beaucoup, de ces égorgeurs et de ces incendiaires, les soulageait.