La Débâcle – 2639

Et il continua donnant les détails : le maréchal Bazaine, enfermé dans Metz avec l’armée, réduit àl’impuissance, ne faisant aucun effort pour rompre le cercle de fer qui l’enserrait ; ses rapports suivis avec le prince Frédéric-Charles, ses troubles et hésitantes combinaisons politiques, son ambition de jouer un rôle décisif qu’il ne semblait pas avoir bien déterminé lui-même ; puis, toute la complication des pourparlers, des envois d’émissaires, louches et menteurs, à monsieur de Bismarck, au roi Guillaume, à l’impératrice-régente, qui, finalement, devait refuser de traiter avec l’ennemi, sur les bases d’une cession de territoire ; et la catastrophe inéluctable, le destin achevant son œuvre, la famine dans Metz, la capitulation forcée, les chefs et les soldats réduits à accepter les dures conditions des vainqueurs. La France n’avait plus d’armée.