La Débâcle – 276

Le 9, le 10, la galopade continuait, une sauve-qui-peut enragé qui ne regardait même pas en arrière. Le 11, sous une pluie battante, on descendait vers Bayon, pour éviter Nancy, à la suite d’une rumeur fausse qui disait cette ville au pouvoir de l’ennemi. Le 12, on campait à Haroué, le 13, à Vicherey ; et, le 14, on était à Neufchâteau, où le chemin de fer, enfin, recueillit cette masse roulante d’hommes qu’il chargea à la pelle dans des trains, pendant trois jours, pour les transporter à Châlons. Vingt-quatre heures après le départ du dernier train, les Prussiens arrivaient.