Voyons, Silvine, je comprends bien que tu m’as gardé de la rancune. Ce n’est pourtant pas très juste… Si je suis parti, et si je t’ai fait cette grosse peine, tu aurais dû te dire déjà que c’était peut-être parce que je n’étais pas mon maître. Quand on a des chefs, on doit leur obéir, n’est-ce pas ? Ils m’auraient envoyé à cent lieues, à pied, que j’aurais fait le chemin. Et, naturellement, je ne pouvais pas parler : ça m’a assez crevé le cœur, de m’en aller ainsi, sans te souhaiter le bonsoir… Aujourd’hui,mon Dieu ! je ne te raconterai pas que j’étais certain de revenir. Cependant, j’y comptais bien, et, tu le vois, me revoilà…