Cette fois, Maurice lui-même sentit que c’était la fin. Durant quatre heures, sous le terrible feu des retranchements prussiens, il était resté dans le parc de Buzenval, avec des gardes nationaux ; et, les jours suivants, quand il fut rentré, il exalta leur courage. La garde nationale s’était en effet bravement conduite. Dès lors, la défaite ne venait-elle pas forcément de l’imbécillité et de la trahison des chefs ? Rue de Rivoli, il rencontra des attroupements qui criaient : ” A bas Trochu ! vive la Commune ! ” C’était le réveil de la passion révolutionnaire, une nouvelle poussée d’opinion, si inquiétante, que le gouvernement de la Défense nationale, pour ne pas être emporté, crut devoir forcer le général Trochu à se démettre, et le remplaça par le général Vinoy. Ce jour même, dans une réunion publique de Belleville, où il était entré, Maurice entendit réclamer de nouveau l’attaque en masse. L’idée était folle, il le savait, et son cœur battit pourtant, devant cette obstination à vaincre. Quand tout est fini, ne reste-t-il pas à tenter le miracle ? La nuit entière, il rêva de prodiges.