Et, lorsque Maurice se jeta à ce rêve fou, ce fut par un sourd mécontentement contre la Commune elle-même. Il désespérait des hommes, il la sentait incapable, tiraillée par trop d’éléments contraires, s’exaspérant, devenant incohérente et imbécile, à mesure qu’elle était menacée davantage. De toutes les réformes sociales qu’elle avait promises, elle n’avait pu en réaliser une seule, et il était déjà certain qu’elle ne laisserait derrièreelle aucune œuvre durable. Mais son grand mal surtout venait des rivalités qui la déchiraient, du soupçon rongeur dans lequel vivait chacun de ses membres. Beaucoup déjà, les modérés, les inquiets, n’assistaient plus aux séances. Les autres agissaient sous le fouet des événements, tremblaient devant une dictature possible, en étaient à l’heure où les groupes des Assemblées révolutionnaires s’exterminent entre eux, pour sauver la patrie. Après Cluseret, après Dombrowski, Rossel allait devenir suspect. Delescluze, nommé délégué civil à la guerre, ne pouvait rien lui-même, malgré sa grande autorité. Et le grand effort social entrevu s’éparpillait, avortait ainsi, dans l’isolement qui s’élargissait d’heure en heure autour de ces hommes frappés d’impuissance, réduits aux coups de désespoir.