Jean avait toujours son idée. Il venait bien de trouver là toute une flottille de petites barques. Mais elles étaient enchaînées, comment en détacher une, dégager les rames ? Enfin, il découvrit une vieille paire de rames, il put forcer un cadenas, mal fermé sans doute ; et, tout de suite, lorsqu’il eut couché Maurice à l’avant du canot, il s’abandonna avec prudence au fil du courant, longeant le bord, dans l’ombre des bains froids et des péniches. Ni l’un ni l’autre ne parlaient plus, épouvantés de l’exécrablespectacle qui se déroulait. A mesure qu’ils descendaient la rivière, l’horreur semblait grandir, dans le recul de l’horizon. Quand ils furent au pont de Solférino, ils virent d’un regard les deux quais en flammes.