La Débâcle – 399

Or, ce soir-là, les officiers du régiment jeûnaient. Par une erreur de direction, le fourgon du cantinier s’était égaré, à la suite du grand convoi sans doute. Si les soldats souffraient, quand les distributions n’avaient pas lieu, ils finissaient le plus souvent par trouver quelque nourriture, ils s’entraidaient, les hommes de chaque escouade mettaient en commun leurs ressources ; tandis que l’officier, livré à lui-même, isolé, crevait de faim, sans lutte possible, dès que la cantine faisait défaut.