La Débâcle – 408

Au jour, Maurice se réveilla, et comme on ne devait se remettre en marche qu’à huit heures, il eut l’idée de monter sur le coteau, jusqu’au campement de l’artillerie de réserve, pour serrer la main du cousin Honoré. Son pied, reposé par la bonne nuit de sommeil, le faisait moins souffrir. C’était encore pour lui un émerveillement, le parc si bien dressé, les six pièces d’une batterie correctement en ligne, suivies des caissons, des prolonges, des fourragères, des forges. Plus loin, les chevaux, à la corde, hennissaient, les naseaux tournés vers le soleil levant. Et, tout de suite, il trouva la tente d’Honoré, grâce à l’ordre parfait qui assigne à tous les hommes d’une même pièce une file de tentes, de sorte que l’aspect seul d’un camp indique le nombre des canons.