La Débâcle – 427

Les clairons sonnaient la levée du camp, et ils durent courir pour regagner chacun sa tente. D’ailleurs, les préparatifs du départ traînèrent, les troupes, sac au dos, attendirent jusqu’à près de neuf heures. Une incertitude semblait avoir pris les chefs, ce n’était déjà plus la belle résolution des deux premiers jours, ces soixante kilomètres que le 7e corps avait franchis en deux étapes. Et une nouvelle singulière, inquiétante, circulait depuis lematin : la marche vers le nord des trois autres corps d’armée, le 1er, à Juniville, le 5e et le 12e à Rethel, marche illogique, que l’on expliquait par des besoins d’approvisionnements. On ne se dirigeait donc plus sur Verdun ? pourquoi cette journée perdue ? Le pis était que les Prussiens ne devaient pas être loin, maintenant, car les officiers venaient d’avertir leurs hommes de ne pas s’attarder, tout traînard pouvant être enlevé par les reconnaissances de la cavalerie ennemie.