La Débâcle – 429

Enfin, on partit, et ce jour-là, en effet, l’armée pivota sur sa gauche, le 7e corps ne parcourut que les deux petites lieues qui séparent Contreuve de Vouziers, tandis que le 5e et le 12e corps restaient immobiles à Rethel, et que le 1er, s’arrêtait à Attigny. De Contreuve à la vallée de l’Aisne, les plaines recommençaient, se dénudaient encore ; la route, en approchant de Vouziers, tournaitparmi des terres grises, des mamelons désolés, sans un arbre, sans une maison, d’une mélancolie de désert ; et l’étape, si courte, fut franchie d’un pas de fatigue et d’ennui, qui sembla l’allonger terriblement. Dès midi, on fit halte sur la rive gauche de l’Aisne, bivouaquant parmi les terres nues dont les derniers épaulements dominaient la vallée, surveillant de là la route de Monthois qui longe la rivière et par laquelle on attendait l’ennemi.