La Débâcle – 512

Et il continua longtemps, en phrases coupées, sans ordre, et le jeune homme finit par comprendre, muet, le cœur serré. Vers minuit, une dépêche du ministre de la Guerre à l’empereur était arrivée, en réponse à celle du maréchal. On n’en connaissait pas le texte exact ; mais un aide de camp avait dit tout haut, à l’hôtel de ville, que l’impératrice et le Conseil des ministres craignaient une révolution à Paris, si, abandonnant Bazaine, l’empereur rentrait. La dépêche, mal renseignée sur les positions véritables des Allemands, ayant l’air de croire à une avance que l’armée de Châlons n’avait plus, exigeait la marche en avant, malgré tout, avec une fièvre de passion extraordinaire.