La Débâcle – 540

Mais le lieutenant Rochas les fit taire. Ce n’était pas une honte, de ne toujours songer qu’à son ventre ! Lui, bonnement, serrait la ceinture de son pantalon. Depuis que les choses tournaient décidément mal, et que, par moments, au loin, on entendait la fusillade, il avait retrouvé toute son entêtée confiance. Puisqu’ils étaient là, maintenant, les Prussiens, c’était si simple : on allait les battre ! Et il haussait les épaules, derrière le capitaine Beaudoin, ce jeune homme, comme il le nommait, que la perte définitive de ses bagages désolait, les lèvres pincées, le visage pâle, ne dérageant pas. Ne point manger, passe encore ! ce qui l’indignait, c’était de ne pouvoir changer de chemise.