La Débâcle – 587

C’était le cri de tous les hommes. Beaucoup n’avaient pas la force de dresser leurs tentes, s’endormaient oùtombaient, comme des masses. D’ailleurs, pour manger, il aurait fallu une distribution de l’intendance ; et l’intendance, qui attendait le 7e corps à la Besace, n’était pas à Oches. Dans l’abandon et le relâchement de tout, on ne sonnait même plus au caporal. Se ravitaillait qui pouvait. A partir de ce moment, il n’y eut plus de distributions, les soldats durent vivre sur les provisions qu’ils étaient censés avoir dans leurs sacs ; et les sacs étaient vides, bien peu y trouvèrent une croûte, les miettes de l’abondance où ils avaient fini par vivre à Vouziers. On avait du café, les moins las burent encore du café sans sucre.