La Débâcle – 848

Quand ils eurent à leur tour quitté la ferme, Maurice et Jean galopèrent par les pentes raides. En bas, ils ne trouvèrent plus le 106e ; tous les régiments étaient déjà en branle ; et ils durent courir encore, on les renvoya, à droite, à gauche. Enfin, la tête perdue, au milieu d’une effroyable confusion, ils tombèrent sur leur compagnie, que conduisait le lieutenant Rochas ; quant au capitaine Beaudoin et au régiment lui-même, ils étaient sans doute ailleurs. Et Maurice fut alors stupéfié, en constatant que cette cohue d’hommes, de bêtes, de canons, sortait de Remilly et remontait du côté de Sedan, par la route de la rive gauche. Quoi donc ? qu’arrivait-il ? on ne passait plus la Meuse, on battait en retraite vers le nord ?